Écrire...

Ce texte pastiché de Écrire par Marguerite Duras a été écrit dans le cadre du cours Le style par le pastiche donné par Jennifer Tremblay.

Écrire, c’est un souffle. Un vent. On monte la voile et c’est parti.

Tendre la voile, la tâche de l’écrivain. Fendre l’air, la tâche des doigts. Éviter les écueils, la tâche du cerveau. Suivre le courant, la tâche de l'inconscient.

Respirer. Humer. Suivre la trace de l’air salin.

Flotter, ou plutôt, se laisser flotter.

Tendre la voile au vent, tendre la main aux mots. Prendre une vague au vol, la prendre au mot, ou se la prendre en pleine poire.

Boire la tasse. Ne pas couler. Frotter le pont, éponger.

Se relever. Redresser la barre. Repartir.

Se dire qu’il faut qu’on boive nos paroles, se regarder aller, s’observer écrire. Jeter le juge aux crocodiles.

Puis plus rien. Une accalmie, un calme plat. Faire la vigie. Surveiller le retour de l’inspiration. Attendre. Aller à la pêche aux mots, aux idées, se ravitailler.

Pondre un texte ou accoucher d’un texte? Dans la facilité ou la douleur? Se lubrifier. Café, thé, musique, alcool, drogues? Vite! Donnez-moi l’épidurale créative.

Rien. Je ne prends rien. J'attends. Je ne prends rien pour attendre.

Rien. Rien ne m’empêchera d’écrire. J’écris dans ma tête des textes qui ne seront jamais lus. J’écris sur les planches des histoires éphémères qui n’existent que le temps d’un vote du public. J’écris les pages de ma vie tous les matins pour le seul bénéfice d’une future version de moi-même.

J’écris pour vivre, je vis pour écrire, je rêve d’envie d’en vivre.